L'Incroyable Hulk
Synopsis :
Le scientifique Bruce Banner cherche désespérément un antidote aux radiations gamma qui ont créé Hulk. Il vit dans l’ombre, toujours amoureux de la belle Betty Ross, et parcourt la planète à la recherche d’un remède. La force destructrice de Hulk attire le général Thunderbolt Ross et son bras droit Blonsky, qui rêvent de l’utiliser à des fins militaires.
Notre avis :
Second film du MCU, L’incroyable Hulk est le seul volet à ce jour du colosse vert. Ce film, bien qu’il soit le pire résultat au box-office du MCU, n’est pas sans grandes qualités qui font de lui un bon opus.
- Une atmosphère de chasse à l’homme captivante
Le film commence au Brésil, là où le film de 2003 s’est arrêté. C’est un simple clin d’oeil, Kevin Feige ayant clairement dit qu’il n’y avait pas de lien entre les deux films. Le film nous met d’emblée dans une atmosphère de complot et de secret faisant penser fortement aux Jason Bourne.
On commence en effet avec un Bruce Banner en cavale, cherchant à remédier à sa malédiction verte et traqué par le général Ross. La poursuite dans les favelas (superbe au niveau visuel) fait ainsi un peu penser à la poursuite dans les rues de Tanger dans La Vengeance dans la peau.
Toute la partie brésilienne, la meilleure du film, sert de point de départ au scénario : le docteur Banner cherche à se soigner en se cachant le plus loin possible de sa dulcinée, Betty Ross, fille de l’homme cherchant à le coffrer pour se servir de lui comme moyen d’armement, le général Ross. Bien sur, tout ne se passe pas comme prévu, la tranquillité brésilienne de Banner s’achevant sur une erreur malchanceuse : une simple blessure entrepose du sang dans une bouteille, bouteille vendue aux USA et bue par ...Stan Lee (un de ses caméos les plus drôles), mettant ainsi Ross sur sa trace. Pas de chance pour Bruce.
Ce climat de chasse à l’homme perdure jusqu’à quasiment la fin du film, contribuant à le rendre haletant. En effet, après leurs retrouvailles, Bruce et Betty vont chercher à retrouver “Mr Blue”, aka le docteur Sterns, et au fur et à mesure de leurs avancés, le glas du général va se rapprocher de plus en plus. Si on est pas au même niveau d’un Jason Bourne, le film reste plaisant.
- Des personnages intéressants
Le choix des acteurs pour camper les personnages du comics s’avèrent plutôt payants. Tim Roth incarne ici un Blonsky différent du comics mais vraiment cool. Ce soldat bardé de médailles et atteint d’une certaine notion mégalomane est un des meilleurs personnages du film. Il veut en effet devenir meilleur combattant, quitte à prendre des produits et à braver la mort en allant affronter Hulk directement à Culver City. Il finira par aller trop loin, se transformant en bête immonde pour livrer un duel homérique, qu’il fut proche de remporter.
William Hurt est également super en général de l’armée souhaitant faire régner la puissance américaine. Plutôt vieux jeu à la base, il se met aux sciences avec sa fille et le docteur Banner pour créer un genre de supers-soldats (ce dont Banner et Betty pas au courant évidemment), à l’instar de ce qui a été fait avec Captain America. Il incarne parfaitement cet homme prêt à tout pour remplir sa mission, quitte à faire le malheur de sa fille, qui finit par le détester.
Le docteur Sterns, qui deviendra le Leader dans le film après avoir aidé la transformation de Blonsky en abomination, est également au top. Joué par Tim Blake Nelson, il a en lui l’intelligence et la folie de tout chercheur révolutionnaire qui se respecte. C’est un personnage très intéressant et on regrette de ne le voir que très peu finalement dans le film.
On est un peu plus dubitatif avec Edward Norton, à qui on préfère Mark Ruffalo (choix originel de Louis Leterrier, mais ce dernier a dû se rabattre sur Norton devant le refus de Marvel, qui pourtant finira par se tourner vers lui quelques années plus tard…). S’il fait un excellent Banner, très intelligent et très méfiant vis à vis des autres, on a du mal avec son passage en Hulk, à l'imaginer en Hulk fracassant tout sur son passage.
Liv Tyler fait le job dans le rôle de Betty Ross. On l’a vu plus en forme, mais sa prestation reste très correcte.
- Un affrontement final épique
La bataille finale dans Harlem est superbe. On a droit à une vrai baston finale destructrice et épique entre deux monstres de la science, comme on en voit dans les comics. On a droit à des scènes de fin du monde dans les rues de Harlem, où on ressent toute la fureur des combats.
Le rapport de force entre les deux combattants étant quasi équivalent, le combat dure longtemps, pour notre plus grand plaisir, sans atteindre la démesure. On sort donc de la salle satisfait au niveau des scènes d’actions, qui sont de bonnes qualités tout au long du film. L’affrontement à Culver City en est un autre exemple.
- Pas très futé, ces marines !
On n’était pas obligé de tomber dans ce cliché des soldats cherchant le combat, le rapport de force à tout prix, surtout dans ce cas là...Après s’être pris une rouste mémorable au Brésil, cela ne va pourtant pas empêcher le général Ross ou Blonsky, pourtant bardés de médailles, de chercher à nouveau l’affrontement frontal à Culver City. Les soldats font ainsi tout pour énerver Hulk, pour provoquer sa transformation, alors qu’après l'expérience brésilienne, la stratégie aurait dûe d’être de le capturer en tant que Banner…
On y viendra à cette stratégie (voir une scène coupée où le général Ross dit de ne surtout pas essayer de le capturer s’il se transforme, de laisser tomber) à la fin du film mais venant de vétérans de l’armée US on était en droit d’attendre plus de jugeote.
- Hulk, c’était mon nom.
On s’en est rendu compte après coup mais la VF fait un oubli quasi monstrueux. C’est en effet l’Abomination qui prononce le nom de Hulk...à la fin du film! Ouf ça a failli être oublié ! On a pas eu ce problème en VO heureusement, le terme “hulk” signifiant en anglais mastodonte, ce qui est plus facile à caler dans une discussion en anglais. Le terme ne signifiant rien en français, cela a donc visiblement été dur à placer.
- Un vilain petit canard vite oublié
On sort ici du cadre du film. Si ce n’est pas le film de l’année, cet opus surpasse sans problème celui de 2003. On regrette beaucoup qu’il soit considéré comme le vilain petit canard de la franchise, celui dont on fait comme s’il n’avait jamais existé.
Le changement (judicieux) d’acteur et l’échec commercial du film expliquent sans doute cela mais on aurait avoir des nouvelles de l’Abomination après sa capture à Harlem. Ne tente-t-il pas de s’enfuir et de prendre sa revanche avec Hulk ? Gérer un monstre comme celui-ci doit être compliqué alors une évasion reste possible sans doute.
Que devient le Leader ? On apprendra seulement par la suite qu’il a été capturé par le SHIELD et Black Widow à New York peu de temps après le début de sa transformation (La Grosse semaine de Nick Fury, le comics tie-in, nous le révèle en effet). Plus aucun rappel à lui dans les films, alors que c’est un personnage important dans le comics…
Et puis, véritable pompon, plus aucune référence à Betty Ross ! Banner va en effet tomber sous le charme de Black Widow dans les autres films sans qu’une seule seconde soit évoqué le devenir du personnage. Si on convient que la performance du film et de Liv Tyler ne soit pas un motif pour cela, un changement d’actrice (comme cela a été fait avec Hulk) était possible. Quand on sait que c’est l’amour de Banner dont il s’agit, c’est plutôt illogique qu’on ne parle plus d’elle.
Mais bon, il faut dire aussi que le film n’a pas non plus tout fait pour qu’on se souvienne de lui. De plus, on retrouvera avec plaisir le général Ross dans Civil War. Mais nous trouvons quand même cela regrettable même si c’est compréhensible.
Lien avec les autres supports du MCU :
- L’introduction du film et de l’histoire se fait à travers les archives du S.H.I.E.L.D. où le nom de Nick Fury apparaît.
- Le général Ross ouvre une cuve contenant un sérum proche de celui de Captain America. Le logo de Stark Industries et le nom du Dr Reinstein, (Nom de code pour le Dr Erskine) figurent sur l’étiquette. Plus tard, lors d’une discussion avec Blonsky, Ross parle également du sérum du super soldat.
- Dans la scène post-générique, Tony Stark parle du programme du super-soldat qui a été gelé au général Ross. Ceci est une nouvelle référence à Captain America.
Incohérences :
On l'a déja dit, la principale incohérence du film réside dans l'attitude des militaires face à Hulk et notamment de leur commandant, Thaddeus Ross. En effet, après leur déconvenue au Brésil, il leur conseille à nouveau l'usage de la force à Culver City au lieu de la discrétion et de la capture du Dr. Banner tant qu'il n'est pas transformé. Il finira par y venir plus tard dans le film heureusement (voir plus haut) ...
CONCLUSION : 14/20.
Même si le film n'est pas exceptionnel, il reste très agréable à suivre. L'action entre mastodontes est au rendez-vous pour notre plus grand plaisir ! Bref, il ne mérite pas d'être le grand oublié de la franchise pour un simple changement d'acteur (même si Mark Ruffalo est meilleur qu'Edward Norton).
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